Le Taekwondo est de loin l'art martial le plus connu du Pays du Matin Calme.
De nombreux historiens des arts martiaux doutent de
l'existence d'arts guerriers d'origine purement coréenne,
dû au fait que la péninsule était "coincée" entre deux voisins,
le Japon et la Chine particulièrement actifs en matière d'arts,
d'idées et de commerces.
Les influences ont été réciproques entre ces trois pays
et il est difficile de savoir "qui a apporté quoi et surtout à qui".
L'origine mythique des arts martiaux serait le temple de
Shaolin ou un moine bouddhiste Bodhidarma, venant d'Inde,
aurait mis au point au Vème siécle des techniques martiales.
Ces techniques aurait été développées pour que les moines
puissent survivre en cas de conflits armés et être en meilleure
santé pour poursuivre leurs méditations.
Dés le départ les arts martiaux ont ce double aspect
l'autodéfense et la santé selon l'adage :
«se défendre en tant de guerre et vivre plus vieux en temps de paix».
La Corée a été sous domination tour à tour des dynasties
chinoises et sous influence japonaise.
Les arts martiaux coréens ont été profondément modifiés
par ces influences. Par ailleurs, les techniques propres à
la Corée comme les coup de pied du Taekyon ont influencé
les Wushu chinois et les Budo japonais.
(beaucoup de styles chinois du Nord utilise des coups de
pied haut, à l'inverse au Sud de la Chine, on travaille
rarement au dessus de la ceinture)
Que les arts martiaux que nous pratiquons soient coréens
ou une synthèse de techniques chinoises et japonaises,
peu nous importe en définitive.
Cependant quelques faits semblent être certains. Les origines
des arts guerriers semblent être anciennes. Sans remonter
toutefois au héros- fondateur de la Corée Tangun, des fouilles
archéologiques ont permis de mettre en évidence des fresques
sur des tombes royales datant de l'époque des trois royaumes:
Koguryo au nord (capitale Pyongyang), Paekje au sud- ouest
(capitale Séoul puis Kiongju) et Sylla au sud-est (capitale Kiongju).
Ces fresques retrouvées dans un tombeau royal prés de
Pyongyang, datant du royaume de Koguryo
(37 avant J-C ;668), plus exactement prouvent l'existence
de méthodes de combat dans la péninsule coréenne.
Le royaume de Koguryo qui occupait l'actuelle Corée du Nord
et s'étendait jusqu'en Chine dans l'actuelle Mandchourie,
avait encouragé le développement des arts martiaux chez
les militaires en créant l'académie militaire Sunbae.
Par la suite, sous le royaume de Sylla, (Sylla unifia le pays
à partir de 668 et domina jusqu'à l'avènement du royaume
de Koryo en 935).
Ce royaume va développer une culture riche et raffinée
notamment en matière d'art bouddhique.
(époque où le bouddhisme devient religion d'état,
et de nombreux moines vont en Inde et en Chine
pour étudier et vont rapporter ce qu' il ont appris en
matière d'arts martiaux)
La "sinisation" du pays à cette époque est importante,
l'aristocratie coréenne adopte bon nombre des coutumes
chinoises. La pratique des arts martiaux s'intensifie par
la mise en place d'une aristocratie bouddhiste :
"les Hwarangs" (chevalier de la fleur).
cette chevalerie au service du régime formée au Soobak
s'appuyait sur un code d'honneur fondé sur la loyauté au
pays, fidélité aux parents, courage, honneur....
comparable à ce qui se passe à la même époque en
Europe occidentale avec la chevalerie médiévale devant
théoriquement défendre la veuve et l'orphelin... ).
Les gardiens du temple de Sokkuram (datant du 8ème siècle),
les deux statues sontdans la position Kemgang
Les noms des systèmes de combats sont nombreux
Tangsoo, Soobak,Kwonbup ou Taekyon.
Le Taekyon considéré par les coréens comme le "père" des
autres Mudo (arts martiaux coréens).
Tout d'abord réservé aux castes militaires à l'époque
où la Corée était divisée en plusieurs royaumes.
Sa pratique s'est démocratisée à l'ensemble de la
population au fur et à mesure que la péninsule
s'unifiait et se pacifiait.
La dynastie YI (1392 - 1910) est importante pour
l'histoire des arts martiaux coréens.
La péninsule doit faire face aux invasions japonaises
menées par Hideyoshi, au XVIème siècle.
La résistance est menée par les moines bouddhistes
encourageant le sursaut national en 1592 - 1598.
Ces moines formés au combat militaire (Ce qui n'est
pas le cas en occident, ou ceux qui "prient" ne sont
pas les mêmes que ceux qui "combattent").
Religion et arts guerriers se sont mutuellement influencés.
Durant cette période, la Corée doit s'incliner et
reconnaître la suzeraineté de la Chine des Qings au XVII ème siècle.
C'est à cette époque que lsont mis par écrit les
techniques martiales

A la fin du XIXéme siècle Le Japon veut affirmer sa
suprématie en Asie , C'est le début de l' ère Meiji qui
en 1868 a amorcé l'expansion japonaise et de lutte
contre ses deux rivaux: la Russie et la Chine (qui ont
également des prétentions sur la péninsule de Corée).
La dynastie YI doit abandonner son autonomie et
reconnaître l'annexion japonnaise en 1910.
L'occupation de la Corée va durer jusqu'à la libération
par les armées américaines en 1945.
La colonisation japonaise va se marquer par une
violente répression contre les résistants coréens.
Les japonais vont également multiplier les humiliations
envers le pays et ses habitants, obligation pour les
coréens de parler en japonais dans les lieux publics,
à adopter des patronymes japonais. Tous les grands
symboles de la nation coréenne furent endommagés
voire détruits.
Les activités liées à la nation et aux traditions coréennes
furent abolies, les arts martiaux n'échappèrent pas à la règle,
le Taekyon fut interdit et sa pratique disparut quasiment.
Le Karaté fut introduit dans la péninsule, (Tang Soo Do),
par l'armée d'occupation du Japon
(Voie de la main de Chine, en référence à la dynastie
chinoise Tang) .
La plupart des maîtres de l'après guerre ont été formés aux
arts martiaux japonais (Judo, Karaté et Kendo).
Après la guerre, ils ont souhaité promouvoir les anciennes
formes de combats coréens, mais l'influence nippone va
laisser une empreinte.
La Corée devenue libre après 1945, souhaite revaloriser
sa culture. Les arts martiaux refleurissent, diverses écoles
réapparaissent sous de nombreux noms, styles ou écoles
(les Kwans)
Chaque école portant une attention particulière à telle ou
telle technique (Coup de pied fouetté ou lourd, techniques
de bras, Poumsés... )
Ces principaux Kwans ont donné naissance à leur tour à
d'autres écoles suivant l'interprétation personnelle du
fondateur du style.
Mais peu à peu se fonde la certitude pour tous les maîtres,
quelque soit leur style que pour populariser ces arts,
l'unification doit se faire autour d'une seule et unique discipline.
Il ne restait alors plus qu'à trouver un nom ...
Par référence au Taekyon, le mot "Taekwondo"
("La Voie du poing et du pied") sera adopté par l'ensemble des
maîtres et des experts pour qualifier l'ensemble des styles de
combat coréen dans les années 50.
Suite à une démonstration devant le président Syngman RHEE,
en pleine guerre de Corée, le Taekwondo est rendu obligatoire
dans l'armée coréenne.
C'est la 1ere décision qui va donner au Taekwondo son élan mondial.
Le Taekwondo en France
Le Taekwondo est apparu tardivement en France en comparaison
au Judo (apparu avant la Seconde Guerre Mondiale)
et au Karaté (lancé dans les années 50).
Il a été introduit à partir de 1969 par Maître Lee Kwan Young
(9ème dan TKD).
Maître Lee Kwan Young, âgé alors de 23 ans, fut chargé par la
fédération coréenne de développer le "karaté coréen" en France.
Il fut sélectionné à la suite d'un concours national et du faire
face à la rude tache de pionnier de cette discipline sans connaître
un mot de français.
40 ans, plus tard, notre pays compte environ 50 000 licenciés
répartis dans plus de 500 clubs.
Le développement du Taekwondo a été plutôt long est
mouvementé, dû à la tutelle imposée pendant longtemps
par la Fédération Française de Karaté
(La FFKAMA fut crée en 1976).
Le Taekwondo étant une des disciplines affinitaires de
la FFKAMA.
A maintes reprises, le Taekwondo français a essayé
d'échapper à cette tutelle avec la création de la FFTKD
en 1978, mais sans grand succès.
En 1993, Mikaël Melloul a été le 1er français à décrocher
le titre suprême de champion du Monde des mi-lourds au
Madison Square Garden (New York).
La reconnaissance du Taekwondo comme discipline
officielle aux JO lors du Congres du CIO en 1994 ,
entraîne la création d'une fédération Française de
Taekwondo indépendante l'année suivante.
Cette décision a permis au Taekwondo de prendre
tout son essor.
En 1997, la FFTDA intègre des disciplines affinitaires
l'Hapkido et le Tang Soo Do..
Son président, le docteur Paul Viscogliosi
devient membre du comité exécutif de la WTF.
Depuis le Taekwondo n'a cessé de progressé devenant
discipline Olympique en 2000.
(demonstration au JO de 92 et 96)
En 2005 M Roger Piarulli devient Président de la FFTDA.
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